Texte de Josiane Baldo
Nous sommes au mois d'Août, Août 1956. Il fait chaud, très chaud. Depuis quelques jours le sirocco souffle jusque sur le bord de mer.
A GUYOTVILLE la température est toujours tempérée grâce à la proximité de la mer, mais en ce moment nous ne ressentons aucune fraîcheur.
Nous sommes à la mi-août et dans tout le village les habitants ne parlent que d'une chose " il y a le feu à la forêt de BAÏNEM ". Les terroristes ont profité du sirocco pour mettre le feu à cette belle forêt plantée d'essences assez rares.
Tout le monde se mobilise, les pompiers bien sûr, les riverains, les bénévoles venus des communes voisines et même l'armée cantonnée dans les environs.
J'habite à GUYOTVILLE , au Boulevard Parmentier, plus connu sous le nom de " route du stade ".
La chaleur est toujours insupportable et maintenant nous avons les cendres qui retombent sur le village. Mais comme deux bonheurs (sirocco et feu) n'arrivent jamais seuls, juste devant chez moi des ouvriers refont le macadam. Donc camions et surtout goudron brûlant que l'on déverse sur la route. Tous les voisins se mobilisent pour apporter sans arrêt des bouteilles d'eau aux ouvriers.
Devant chez moi il fait 42° à l'ombre.
Finalement le sirocco après avoir fait son petit tour jusqu'au bord de mer est parti souffler ailleurs. Le feu est maitrisé et la route est terminée.
Ce sont des souvenirs que peut être certains d'entre vous se rappellent.
Des souvenirs nous en avons, certains sont joyeux et amusants, mais nous en avons aussi de bien tristes, mais cela est une autre histoire.
Josiane BALDO - MOLTO